Conférence de Presse suivie du lancement du Manifeste pour "La Collection Fantôme", le Jeudi 22 novembre 2018.
MANIFESTE POUR LA COLLECTION FANTÔME
Mars 2011, en pleine crise postélectorale, la plus importante institution muséale du pays, le Musée des Civilisations de Côte d'Ivoire, est pillé. Cent vingt et une (121) pièces uniques sont volées parmi lesquelles des pendentifs en or, des colliers du 17ème siècle, des poids à peser l'or, des textiles, des insignes royaux mais aussi des statuettes et masques Krou, Sénoufo, Dan, Baoulé, Lobi, Odjoukrou, Agni et Akye. Des pans entiers de l'histoire des peuples s'effacent dans un silence, amputant les mémoires de traditions, d'esthétiques et de visions du monde essentielles à tous. Cette histoire pourrait n'en être qu'une parmi tant d'autres et ces objets volés pourraient allonger les rangs de milliers d'autres qui, avant eux, sont allés grossir le grand livre des objets disparus dont l'Afrique est l'une des victimes principales. Avec la Collection Fantôme, nous pouvons refuser de laisser mourir ces objets perdus et agir pour que ceux-ci restent dans les consciences et participent d'une sensibilisation générale. Par la recherche, l'art, l'imaginaire et la simple addition de nos voix, disons NON A LA CULTURE DU VIDE pour interrompre cette guerre des mémoires.
Au nom de la Collection fantôme, le Musée des Civilisations, la Fondation TAPA et l'association l'art(sans)frique, soutenus par la Fondation Orange Côte d'Ivoire, ont entrepris de redonner voix à ces œuvres volées à travers un ensemble de projets artistiques internationaux.
En signant ce manifeste, je m'engage à protéger le patrimoine de mon pays et à refuser que les trésors nationaux tombent dans l'oubli.